Le mot du parrain de la promotion 2018-2019
Les diplômés de l’enseignement supérieur sont aujourd’hui très nombreux et chacun doit s’efforcer de se distinguer, par sa spécialité, ses notes, ses stages… On y verra peut-être une apologie de la compétition, voire de l’élitisme. Mais on répondra alors que ceux qui désavouent publiquement – pour ne pas dire hypocritement - cette recommandation ont bien souvent construit leur propre carrière sur des filières sélectives et des concours. Passer un ou deux ans à l’étranger est une excellente façon de se doter d’une expérience et de compétences juridiques originales et il est indéniable que certains employeurs, sensibles à cette orientation internationale qui s’ajoute à une formation approfondie en droit privé, y attachent une grande importance.
Mais cette mobilité, à Phnom Penh ou à Hô-Chi-Minh-Ville, n’est pas seulement une façon de se démarquer, c’est aussi un moyen de se connaître soi-même et de découvrir les autres. Indépendamment de leurs cours et de leurs examens, ces étudiants ont développé des qualités humaines primordiales, dans l’autonomie que cultive une vie menée à dix mille kilomètres de leur pays et de leur famille. Ils ont aussi contribué à alimenter l’amitié entre Français, Vietnamiens et Cambodgiens et ont renforcé la présence de la culture juridique française en Asie.
Le choix de ces étudiants de partir dans un autre continent pour y suivre leur Master repose surtout sur un grand respect envers ceux qui les accueillent car c’est seulement en vivant parmi eux, pendant plusieurs mois, que peuvent être sérieusement appréhendés, avec humilité et persévérance, les mentalités, les modes de vie et les raisonnements juridiques qui prévalent dans le Sud-est asiatique. De tout cela se nourrit aussi le droit des affaires internationales.
Édouard Verny, professeur à l’Université Panthéon-Assas (Paris II)
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