Anne-Sophie Charpentier

01 Nov 2015 AJAI Portraits d'Etudiants

Mon parcours ?

A la sortie du baccalauréat, je souhaitais déjà orienter ma carrière vers l’Asie. A cette époque, la voie école de commerce m’apparaissait comme la plus évidente pour réaliser ce souhait. La présentation de lancement du Collège de Droit, menée par son créateur le Président Vogel, m’a convaincue que l’Université Assas pouvait m’offrir une formation innovante qui me permettrait d’atteindre mon objectif d’un parcours international. Après avoir suivi le certificat du Collège de Droit pendant ma licence droit des affaires, la création du Master DAI délocalisé au Vietnam a totalement corroboré mon intuition.
 

Pourquoi avoir choisi le Master DAI au Vietnam ?

L’Asie en tête depuis quelques années, la possibilité de passer deux ans sur ce continent sans interrompre mes études était une opportunité à ne pas manquer, une chance à saisir. Cependant, il y avait à l’époque quelque chose d’assez audacieux puisque nous étions la première promotion, point de guide du petit assassien en Asie, aucun profil d’ancien sur Linkedin pour vérifier les débouchés, la route menant à Thu Duc était bien plus poussiéreuse. En outre, si nous étions tous convaincus que le MDAI constituerait une expérience forte sur les plans académique et humain, nous n’avions aucune idée des opportunités professionnelles en Asie qui s’ouvriraient à nous. L’immersion professionnelle dans les structures locales a été une belle surprise pour nous tous. Pouvoir effectuer des stages longs pendant deux ans en suivant votre formation académique le soir et le week-end à l’étranger est plutôt rare, il s’agit réellement d’un aspect différenciant qui permet de faire mouche en entretien d’admission ou d’embauche. Par ailleurs, la possibilité d’effectuer plusieurs stages est l’occasion de tester plusieurs types de structures afin de définir le domaine, la taille et culture d’entreprise que vous souhaitez.

 

Mes impressions ?

Le MDAI est un véritable incubateur, immergé dans des pays en développement, vous êtes constamment stimulés, sollicités pour vous remettre en cause,une qualité essentielle dans un monde en perpétuelle évolution. Le programme est marqué par une continuité avec une Licence de droit français de par ses enseignements fondamentaux assurés par les professeurs d’Assas et une ouverture sur les systèmes de droits locaux avec une approche comparatiste pour les matières complémentaires. Cette double dimension m’a permis de pleinement comprendre la dimension sociétale et humaine du droit, la transcription d’un contrat de société. 
Au point de vue professionnel, j’ai développé mon assurance en Anglais en étant professeure bénévole de la langue de Shakespeare dans plusieurs orphelinats d’Ho Chi Minh avant de rejoindre un cabinet local de premier plan où je travaillais sur du contentieux arbitral, étant la seule étrangère, cette expérience fut riche en apprentissage. La deuxième année, je changeais radicalement d’environnement de travail en rejoignant le département « Tax, Market Entry and Economic Intelligence » de KPMG Vietnam lors d’un stage de 6 mois long.

Si je devais à nouveau prendre la décision de m’engager dans le MDAI, je le ferais à nouveau sans aucun doute. Depuis que j’ai quitté le MDAI, j’ai travaillé dans 5 pays d’Asie, nul doute que mon objectif initial a été largement rempli. En outre, le programme a continué de se développer géographiquement et académiquement, les projets de l’association - l’AJAI - que nous avions fondée se multiplient, le contexte économique de l’ASEAN est très dynamique, autant de raisons pour rationaliser ce choix à première vue exotique. En outre, au Vietnam ou au Cambodge, il ne vous sera pas demandé de justifier d’un LLM ou TOEFL de 110/120 pour obtenir votre premier stage anglophone contrairement à des marchés plus compétitifs comme Singapour ou Hong Kong, ces pays sont parfaitement adaptés pour mettre le pied à l’étrier d’une carrière internationale. 
Le MDAI permet de voir le droit différemment, on appréhende un nouveau système de droit comme une échelle, le principe est connu pour gravir mais il s’agit de s’adapter à des écarts différents entre les barreaux, il y a des inconnus comme la solidité de telle planche qui impliquent des précautions, il faut avancer méthodiquement. Je dois couvrir plusieurs pays avec mon poste actuel, la plupart des réflexes nécessaires ont été acquis lors du MDAI.


Perspectives ?

Les perspectives ont été et continuent d’être vastes. Après le MDAI, j’ai suivi une formation en Ingénierie du Développement Durable à distance tout en effectuant un stage au sein du tout nouveau bureau du Myanmar du Cabinet Luther pour compléter ma connaissance de l’ASEAN. Ensuite, je rejoignais les bancs de l’ESSEC Singapour avec le Mastère « Strategy and Management of International Business ». Armée de ma double formation, j’ai travaillé pour une société de conseil en financement, étant la seule personne basée pour cette société en Mongolie, j’ai beaucoup acquis en autonomie avant d’intégrer la branche fiscalité de KPMG Hong Kong. Depuis 15 jours, je viens de commencer un VIA comme chargé de développement/attaché juridique pour Business France au Consulat général de France de Bombay, je gère les problématiques d’implantation pour les sociétés françaises sur la zone Asie du Sud.


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